Skip to main content

Hommage à Henri Leclerc, un grand humaniste épris de justice

 

Un immense avocat vient de nous quitter.

Henri Leclerc avait cette « voix ambrée, douce, ronde, aussi patinée que le bois des prétoires », cette éloquence généreuse, tout à la fois discrète et éclatante, qui met en valeur la personne dont il assure la défense, qu’elle soit modeste ou non.

Il avait cette force toujours présente pour lutter implacablement contre l’intolérance, les atteintes à la liberté d’expression, aux droits de l’homme, que ce soit dans les prétoires ou en dehors des prétoires.

En février de cette année, lors de l’hommage rendu à Robert Badinter sur les marches du palais de justice à Paris, Henri Leclerc évoquait les derniers dialogues que ces deux grands avocats avait eus ensemble et qui, pour l’essentiel, portaient sur les préoccupations qu’ils partageaient quant aux atteintes à la dignité de l’homme en rappelant qu’elle s’impose en toutes circonstances, en particulier dans le monde carcéral.

Henri Leclerc a honoré la profession d’avocat en défendant avec éclat les valeurs d’humanisme et en veillant à ce que l’homme en souffrance reste digne, qu’il soit victime ou qu’il soit condamnable. Il a admirablement rempli le devoir de l’avocat : défendre, c’est restaurer le lien entre la société et l’individu. Mgr Lustiger rappelait que l’avocat avait une triple mission : recevoir dans la confidence la révélation par son client, de cette part d’intimité qui s’impose pour faire le lien entre lui et la société,
en assurant sa défense. Avec des mots, du courage, avec passion et noblesse, Henri Leclerc a rempli ardemment cette mission d’intercession. Il s’est toujours employé à renouer le lien entre l’individu qui s’écarte des règles et la société qui les impose.

Ainsi, Henri Leclerc était un homme révolté comme l’écrivait Albert Camus. Il a, en permanence, entendu servir la dignité de l’homme par des moyens qui restent dignes au milieu d’une histoire qui ne l’est pas.

Henri Leclerc avait prêté serment le 14 décembre 1955. Il a exercé la profession d’avocat pendant 60 ans en consacrant l’essentiel de son temps à la défense des droits de l’homme en faisant partager sa passion. Il était admiré et aimé de ses confrères.

C’est bien un immense avocat qui vient de nous quitter.

Bâtonnier Bernard VATIER

CIB Avocats

La CIB a pour objet de créer une structure de coopération entre les Barreaux de pays de tradition juridique commune, c’est-à-dire essentiellement les Barreaux francophones.

Laissez un commentaire