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DÉCLARATION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DES BARREAUX (CIB) EN SOUTIEN AU BARREAU DU CAMEROUN

 La CIB déplore, une nouvelle fois, les graves atteintes à l’intégrité physique et morale des avocats en République du Cameroun, qui constituent autant d’entorses aux droits sacrés de la défense.

  • En 2020, Maître Amungwa a été brutalement interpellé à Yaoundé par des éléments de la gendarmerie.
  • En septembre 2024, Maître Asisene Aboyoyo a été brutalisé à Bafia alors qu’il assistait un client.
  • Le 27 novembre 2024, Maître Tamfu Richard a été torturé en plein jour dans l’exercice de ses fonctions. Sérieusement blessé par des gendarmes, il a déposé une plainte qui ne semble toujours pas instruite, tandis que ses bourreaux ont trouvé le moyen de porter plainte contre lui.

L’indignation suscitée par ces agressions, les arrêts de travail observés par l’Ordre des avocats du Cameroun, ainsi que les protestations nationales et internationales qui ont suivi, n’ont rien changé à ce qui semble être une coutume.

 De nouveaux actes de torture, d’humiliation et de traitements dégradants, attestés par des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux, ont encore été perpétrés contre des avocats camerounais en février et mars 2025, pour réduire les avocats au silence.

 

Face à cette situation, l’Ordre des avocats du Cameroun a, une nouvelle fois, appelé :

  • à des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces exactions ;
  • à la suspension du port de la robe et de la fréquentation des cours et tribunaux du 5 au 7 mars 2025.

Pour sa part, la CIB, profondément affligée par cette gangrène et fidèle à ses idéaux de défense de la profession d’avocat, interpelle directement le Président de la République, son Premier ministre, son ministre de la Justice et l’ensemble du gouvernement, ainsi que le Président de l’Assemblée nationale et, plus généralement, toutes les autorités camerounaises. Elle leur rappelle leur impérieux devoir de respecter et de faire respecter les droits de l’Homme en général, et les droits de la défense en particulier, conformément aux engagements internationaux et à la Constitution de la République du Cameroun.

 La CIB exige que des poursuites soient engagées contre les auteurs de ces crimes et délits, qui ternissent l’image de la République du Cameroun et fragilisent sa posture internationale.

Elle réitère son soutien à l’Ordre des avocats du Cameroun et se tient résolument à ses côtés pour engager et saisir, ensemble, toutes les instances nationales et internationales compétentes afin qu’il soit mis fin à l’impunité et que des poursuites soient engagées pour que ces exactions cessent.

 

Fait à Paris, le 5 mars 2025

CIB Avocats

La CIB a pour objet de créer une structure de coopération entre les Barreaux de pays de tradition juridique commune, c’est-à-dire essentiellement les Barreaux francophones.

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