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Les 9 et 10 septembre dernier, la Conférence Internationale des Barreaux (CIB) était de retour à Dakar, où elle organisait avec l’Ordre des avocats du Sénégal un colloque en bimodal sur le thème « L’évolution de la pratique professionnelle de l’avocat : acteur de la lutte contre la corruption et les infractions économiques et financières », avec le soutien de l’OIF.

L’objectif de cette formation, destinée aux avocats était d’améliorer leur compréhension sur la lutte contre la corruptionet sur les obligations qui pèsent désormais sur la profession en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Il s’agissait également d’encourager la vigilance des avocats dans leur pratique professionnelle quotidienne le barreau étant un acteur dans le combat pour l’intégrité de la vie publique dans le respect du secret professionnel et de l’indépendance des avocats.

Enfin, cette formation était également tournée vers la déontologie de l’avocat afin que les participants puissent, à l’issue des échanges, concilier leurs obligations légales prévues par les dispositifs étudiés, avec le secret professionnel et plus généralement la déontologie qui doit guider leurs actions dans leur pratique quotidienne.

Le colloque a été ouvert par le Secrétaire de l’ordre des avocats, Monsieur Ibrahima Diack représentant le Bâtonnier du barreau du Sénégal qui a annoncé les discours d’ouvertures du Président de la CIB, Jean-François Henrotte et du Secrétaire général de la CIB, le Bâtonnier Bernard Vatier qui est intervenu pour le compte du représentant de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui ne pouvait être présent, et du Bâtonnier Papa Laïty Ndiaye, Secrétaire général adjoint de la CIB.

Ces allocutions ont rappelé la proximité entre les barreaux membres de la CIB qui partagent pour l’essentielle notre tradition juridique commune de droit civil et la langue française, entre eux et avec l’OIF qui appui les actions en matière d’accès à la justice, de promotion de l’État de droit, de la Démocratie et du procès équitable.

Les travaux du colloque ont permis dans un premier temps des échanges constructifs avec Monsieur Madické Niang, chargé de recherche et de planification du GIABA, Monsieur Niokhor Diouf, Magistrat, Directeur des affaires juridiques du CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), Monsieur Cheikh Bamba NIANG Magistrat, Membre de l’Assemblée de l’OFNAC (Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption) et Monsieur Ahmadou Moustapha FALL, Magistrat, Directeur Adjoint des Affaires civiles et du Sceau, qui ont présenté les différents dispositifs en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destructions massives en vigueur au Sénégal et dans la zone UEMOA plus généralement. Leurs interventions ont été suivies dans l’après-midi par de celle de Monseiur Jimmy Kandé, Directeur Afrique de l’Ouest du PLAAF (Plateform de protection des lanceurs d’alertes en Afrique), qui a présenté le dispositif de lutte contre la corruption et de protection des lanceurs d’alertes.

Les participants ont ensuite bénéficié de la riche expérience du Bâtonnier Bernard Vatier et de Maître Sylvain Sankalé qui sont intervenus dans le cadre du programme mis en place par les pays de l’Union européenne pour veiller à ce que les recommandations du GAFI qui sont issues pour l’essentiel de la culture de Common Law, ne viennent pas compromettre la cohérence des institutions civilistes. Ils ont présenté les risques auxquels sont exposés les avocats et les moyens de les prévenir afin d’éviter toute sanction disciplinaire ou pénale en insistant sur le dialogue que les avocats doivent avoir avec leur bâtonnier. Ces interventions ont suscité de riches débats sur la contribution de la profession à la lutte contre le blanchiment de capitaux.

À cette occasion, le Bâtonnier Aly Fall, Bâtonnier élu de l’Ordre des avocats du Sénégal, a rappelé que la profession d’avocat est une profession réglementée placée sous l’autorité du barreau. Dans les débats qui ont suivi, la jurisprudence européenne sur le rôle de filtre du bâtonnier a été évoquée. Il a été noté que cette jurisprudence fondée sur le secret professionnel et l’indépendance de l’avocat méritait d’être appliquée au-delà de l’Europe, l’enjeu portant désormais sur l’autorégulation de la profession d’avocat.

Les participants ont pu se former sur la gestion des données au sein du cabinet d’avocat dans le cadre de leur obligation de vigilance et sur l’obligation de mettre en place des dispositifs d’alerte.

Cette deuxième journée a été animée par le Président Jean François HENROTTE et Me Léon Patrice SARR Avocat au Barreau du Sénégal.

 

 

CIB Avocats

La CIB a pour objet de créer une structure de coopération entre les Barreaux de pays de tradition juridique commune, c’est-à-dire essentiellement les Barreaux francophones.

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